Dépenser sans compter ?

Si, lors de la dernière séance du Con­seil com­mu­nal, du 8 févri­er, nous avons voté con­tre la demande de crédit de 1’925’000.00 francs pour «la créa­tion de gradins et divers amé­nage­ments dans la salle omnis­ports du futur gym­nase d’Echal­lens», ce n’est pas parce que nous sommes opposés à l’idée d’of­frir des meilleures infra­struc­tures sportives aux Chal­len­sois et à leurs voisins.

Notre prin­ci­pale oppo­si­tion à ce préavis munic­i­pal tient au fait qu’il nous a sem­blé finan­cière­ment très mal doc­u­men­té.

Ni le préavis munic­i­pal ni le rap­port de com­mis­sion ad hoc n’in­clu­ent une analyse finan­cière, cette dépense étant prévue pour 2026 et n’im­pac­tant ain­si pas le plan d’in­vestisse­ment ou le pla­fond d’en­det­te­ment de cette lég­is­la­ture. Depuis le début de celle-ci, nom­bre de nou­veaux investisse­ments ont été iden­ti­fiés. De plus, le bud­get 2023 mon­tre une mon­tée impor­tante des dépens­es dont il résulte une marge d’aut­o­fi­nance­ment inférieure de 1,4 mil­lion francs à celle pro­jetée dans le préavis 15–2021 lors de la plan­i­fi­ca­tion finan­cière 2021–2026.

Avant de décider si cette dépense était raisonnable, notre col­lègue Vir­ginie Fern a posé cer­taines ques­tions finan­cières à la Com­mis­sion des finances (COFIN) visant à con­firmer si leur étude inclu­ait une analyse actu­al­isée de notre sit­u­a­tion finan­cière pour la fin de lég­is­la­ture. Il s’agis­sait de s’as­sur­er que notre déci­sion ne vienne pas détéri­or­er les finances de la prochaine lég­is­la­ture et le taux d’im­po­si­tion des Chal­len­sois.

La COFIN, via sa Prési­dente, n’a pas pu apporter de réponse pré­cise et a déclaré que nous pou­vions «faire con­fi­ance» à la Munic­i­pal­ité qui n’a jamais dépen­sé de l’ar­gent de manière incon­sid­érée. Un peu court comme analyse finan­cière! Pas suff­isante de la part de la com­mis­sion per­ma­nente chargée de veiller à la bonne ges­tion de l’ar­gent des Chal­len­sois­es et des Challensois.

Au final, il est prévu que le Can­ton paie le 60% des dépens­es néces­saires a la con­struc­tion des gradins. Et que I’ARGdV (Asso­ci­a­tion de la Région du Gros-de-Vaud) mette peut-être égale­ment la main au porte-mon­naie, pour un mon­tant qui n’a pas été déter­miné. Quoiqu’il en soit, la com­mune d’Echal­lens devra pay­er plus de 700’000 francs moins l’éventuelle par­tic­i­pa­tion de I’ARGdV (entre 100’000 et 150’000 francs) pour des gradins qui appar­tien­dront au Can­ton et pour lesquels nos asso­ci­a­tions locales n’au­ront aucun accès ou tar­ifs privilégies.

Nous pour­rions encore débat­tre des heures sur la néces­sité de ces équipements, sur la pri­or­ité à don­ner, ou pas, à ce genre de dépens­es. Mais le prob­lème majeur de cette dépense tient au manque d’analyse finan­cière sur ce qu’elle représente pour le bud­get des Chal­len­sois à long terme.

Avant de dépenser de l’ar­gent, il est con­seil­lé de compter. C’est du moins ce que sont cen­sés faire les citoyens. Les autorités poli­tiques se seraient-elles exonérées de cette preuve de bon sens? En !‘absence de réponse a cette ques­tion, nous avons préféré ne pas valid­er le projet.

 Corinne Far­quhar­son — Présidente

Echallens Autrement